Lors de la conférence annuelle pour les développeurs d’Apple ou WWDC 2014, « HealthKit » est l’une des principales nouveautés qu’Apple a présentée lundi soir, c’est un kit de santé comme son nom l’indique, une base de données permettant d’accueillir les données de santé des utilisateurs de ses appareils.
Apple HealthKit, Samsung SAMI deux plates-formes pour recueillir des données personnelles sur la santé.
Maintenant, tout le monde est fixé. Malgré les pertinences des rumeurs qui avançaient que la sortie de l’iPhone 6 sera pour la WWDC 2014 d’Apple, ce dernier n’a même pas mentionné le nom de l’iPhone dans son discours d’ouverture.
Dans son discours, le Directeur Général Tim Cook a annoncé le nouveau jackpot de la firme, le HealthKit permettant d’assembler toutes les données de santé collectées par ses objets connectés. Pas plus loin que la semaine dernière, l’adversaire juré d’Apple, Samsung a sorti pour la première fois son système SAMI, un service de base de données conçu pour la réception des informations biométriques recueillies par son bracelet connecté Simband.
Les bases de données HealthKit et SAMI
Pour le moment, sans les appareils connectés d’Apple: montre ou bracelet, les fonctionnalités de HealthKit sont limitées. Mais avec l’arrivée de ces appareils, de nombreuses données de santé pourraient être recueillies, analysées et stockées par la firme.
Toute une série d’informations pourrait être gérée par la plate-forme comme le poids ou le rythme cardiaque. L’utilisateur de son côté, pourra autoriser certaines applications à accéder à toute ou une partie de ces données recueillies et à suivre l’évolution statistique de ces indicateurs. Comme HealthKit concerne la santé, ce n’est pas surprenant de savoir que plusieurs hôpitaux américains travaillent avec Apple et auront accès aux données de leurs patients, bien sûr avec l’accord de ces derniers.
Le SAMI de Samsung est une plate-forme similaire à HealthKit. Les développeurs d’applications auront aussi accès aux données de santé des utilisateurs, si bien sûr ces derniers leur en accordent l’autorisation et d’ailleurs, les patients resteront toujours les tuteurs des informations récoltées. Ces derniers mois, Samsung travaille beaucoup dans ce domaine et envisage de concevoir plusieurs capteurs connectés.
Grâce à ces plates-formes, les concepteurs d’applications pourraient créer une nouvelle génération de logiciels de « fitness » ou de « bien-être ». Pour rappel, il existe déjà plusieurs applications dédiées à la course à pied ou à la gestion des cycles de sommeil cependant, il est envisageable de combiner des multiples types de données pour créer des logiciels beaucoup plus évolués et plus performants.
Apple HealthKit, Samsung SAMI deux plates-formes pour recueillir des données personnelles sur la santé.
La loi protège-t-elle l’utilisation de ces données recueillies ?
En France, la législation est stricte en ce qui concerne les données personnelles, et encore plus pour les données à caractère médical. Le souci reste sur son application, car les textes en vigueur sont ceux qui ont été votés au moment où les capteurs connectés n’ont pas encore existé. Or actuellement, ces capteurs risquent de se multiplier d’une manière exponentielle de la même manière que la qualité et la nature des informations collectées par les entreprises comme Apple, Samsung ou Google.
La Cnil ou la Commission nationale de l’information et des libertés se penche déjà sur cette question. Le gendarme français de la vie privée, dans ses « cahiers » PDF, suggère plusieurs pistes de réflexion spécialement sur la définition d’une « donnée médicale » et de la façon dont elles doivent être sécurisées techniquement. Le problème, c’est que, malgré son enthousiasme pour la sécurisation de ces données, la législation risque de traîner pendant des mois, voire même des années, alors que la Cnil devra rendre la conclusion de ses études au mois de juillet prochain. En fait, aucun projet de loi sur cette thématique n’est prévu pour le moment.
Apple HealthKit, Samsung SAMI deux plates-formes pour recueillir des données personnelles sur la santé.
L’explosion du nombre de données collectées ainsi que la détention de ces informations personnelles sont « entre les mains » des acteurs privés, soulèvent plusieurs risques et plusieurs questions éthiques selon Cnil et certains professionnels de santé. Comme aux Etats-Unis, les assureurs adaptent les tarifs de leur complémentaire santé en fonction du « profil » de l’assuré, grâce aux informations qu’ils ont pu recueillir publiquement. Tandis qu’en France, ce n’est pas le même cas, car les assureurs français s’intéressent de près aux applications qui collectent des données médicales.
Malgré l’assurance que Samsung et Apple veulent affirmer sur la « sécurisation » de l’accès à ces données, une question se pose, l’accès offert aux créateurs d’applications. Qui peut garantir qu’ils ne transgresseront jamais l’éthique et le respect de la vie privée ?